Commerce intra-africain:La zone de libre- échange continentale créée
Quarante-quatre pays africains y compris le Cameroun, ont signé le 21 mars 2018 à Kigali au Rwanda l’Accord créant une Zone de libre-échange continentale en Afrique (ZLEC). Cette zone est perçue comme essentielle au développement économique de l’Afrique, par le biais d’une hausse du commerce intra-africain. La signature de cet Accord cadre remonte à la 18e session de l’Union Africaine (UA) tenue en janvier 2012 à Addis-Abeba en Ethiopie. La ZLEC constitue un des projets clés mis en exergue par l'UA dans son Agenda 2063, un programme de développement à long terme qui prévoit de faciliter les flux de marchandises et de personnes sur le continent.
L’UA estime que la mise en œuvre de la ZLEC permettra d’augmenter de prés de 60% d’ici a 2022 le niveau de commerce intra-africain. Actuellement, seulement 16% du commerce des pays africains s’effectue avec d’autres pays du continent. Avec le temps, la ZLEC devrait permettre l’élimination progressive des droits de douane entre pays membres, favorisant ainsi le commerce au sein du continent et permettant aux pays africains de s’émanciper d’un système économique trop centré sur l’exploitation des matières premières. Pour mémoire l’accord de Kigali ne peut enter en vigueur que dans au moins 180 jours, mais pas avant d’avoir été ratifié à l’échelle nationale par au moins 22 pays parmi les signataires.
Selon M. Luc Magloire MBARGA ATANGANA, Ministre camerounais du Commerce, les projets négociés par les ministres et soumis à la signature des Chefs d’Etat et de Gouvernement se décomposent en des textes distincts: l’Accord cadre proprement dit, le protocole sur le commerce des services, ainsi que le protocole sur le commerce des marchandises et ses annexes, qui intègrent des matières comme les règle d’origine, la facilitation du commerce, la facilitation du transit, les barrières non tarifaires, les obstacles techniques au commerce, les mesures sanitaires et phytosanitaires et les mesures correctives commerciales.
Il faut également dire que les produits et services objet de l’Accord ont été repartis en trois catégories. «La première comprend 90% des lignes tarifaires, qui doivent être libéralisées sur une période de cinq ans, exception faite des pays moins avancés qui disposent d’une période de dix ans», explique le Ministre du Commerce. Quant à la seconde catégorie, elle intègre une liste de produits dits sensibles, dont le calendrier de libéralisation porte sur dix ans, à l’exclusion des pays moins avancés pour lesquels il est consenti une période de treize ans. La dernière catégorie a trait aux produits exclus de la libéralisation.
(Source/Cameroon Tribune N 115667736 28 mars 2018)