CEEAC : Booster les échanges
Bien qu’ils partagent le même espace géographique, les pays d’Afrique centrale ont du mal à effectuer le plus simple geste qui caractérise le vivre ensemble : le partage. Pourtant, d’après Marie-Chantal MFOULA, Secrétaire Général Adjoint en charge du Département de l’intégration physique, économique et monétaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), la Communauté dispose d’importantes ressources naturelles et malgré cela, reste l’une des régions les moins intégrées du continent en termes de flux de commerce intra-communautaire. La 11e conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement avait créé une zone de libre-échange de la CEEAC (ZLE/CEEAC) en 2004, avec la perspective d’une Union douanière devant prendre effet dès 2008.
Cependant, des pesanteurs telles que la non-transposition des textes communautaires dans l’ordre juridique interne des Etats membres ont empêché ladite zone de fonctionner. Dans un nouvel élan, les pays de la sous-région sont réunis depuis mercredi 18 octobre 2017 à Yaoundé, pour un dialogue sur la mise en cohérence de l’agenda commercial régional, continental et multilatéral.
A cette occasion, les représentants des Ministères du Commerce et autres personnels des Douanes d’Afrique centrale réfléchissent sur les moyens de garantir la libre circulation des produits entre les pays de la sous-région sans les droits de douane. « L’Afrique centrale a l’un des volumes d’échanges les plus faibles. Faibles également, les mouvements de personnes et l’interconnexion des infrastructures physiques », a déploré Marie-Chantal MFOULA.
Comme l’explique Emmanuel MBARGA, Sous-Directeur des relations commerciales, régionales et internationales au Ministère du Commerce, le volume des échanges commerciaux intra Afrique centrale est évalué à près de 2%, contre 26% en Afrique de l’Ouest et 70 % en Union européenne.
Durant trois jours, les participants vont, entre autres, définir une perspective qui poursuit notamment la promotion d’un agenda de commerce comme vecteur de développement. A l’issue de la rencontre qui s’achève ce jour, la CEEAC veut prioriser les interventions en matière commerciale de façon à disposer d’un plan d’action régional cohérent, avec un chronogramme clairement identifié.
(Source/ Cameroon Tribune N 11461 du 27 Octobre 2017)