Filière riz : Les pistes de la relance
Les récentes réflexions sur le riz présentent une filière dont le déficit de la balance commerciale en 2017 se situe à près de 184 milliards de F CFA, soit une importation en volume de 628.400 tonnes de riz blanc. Ce déficit a dépassé la barre de 135 milliards de F CF depuis 2010.
La production nationale de riz paddy, évaluée à environ 33 tonnes en 2017, est quasi-stagnante depuis 2011. Et ce malgré l’énorme potentiel du pays en termes d’espaces cultivables. Une situation d’autant plus préoccupante qu’au Cameroun, le riz joue un rôle crucial dans la sécurité alimentaire. C’est dans le but d’adresser la problématique de cette filière qu’un cadre de concertation multisectorielle élargi au secteur privé, s’est récemment penché sur les problématiques de la modernisation de la filière riz, notamment le faible niveau de production nationale ainsi que les contraintes d’accès aux terres aménagées et aux semences améliorées.
Le 30 septembre 2019, il s’est tenu au Ministère du Plan et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) l’atelier de restitution du rapport final de cette étude, sous la présidence du Directeur Général de l’Economie et de la programmation des investissements publics, Isaac TAMBA.
S’agissant de l’analyse diagnostic de la filière, l’étude révèle une duplication d’actions et d’initiatives des différents acteurs du développement rizicole et des partenaires. D’où la place prépondérante des paysans et autres producteurs.
L’étude propose un modèle économique de développement de la filière. Pour ce qui est du repositionnement des acteurs, l’Etat, à travers les entreprises publiques telles que la SEMRY, devrait s’atteler à la l’aménagement des terres rizicoles, à la recherche et au contrôle de l’activité semencière. Comme mesures incitatives, un prélèvement sur les taxes d’importation pourrait être instauré, comme le contrôle des quotas d’importation et les mesures de protection fiscale et non fiscale.
En vue de la mise en œuvre de ces recommandations, l’étude propose un plan de relance évalué à environ 1 400 milliards de F, dont près de 60% seraient destinés à l’aménagement des rizières. La mise en œuvre de ce plan devrait, sur cinq ans, porter la production nationale à environ 1,4 millions de tonnes de riz paddy, accroître le niveau de transformation de 65% à 100% et amener les camerounais à consommer le riz « Made in Cameroon » d’ici 2024.
(Source : Synthèse Cameroon Tribune N°11759 du 08 octobre 2019)